| Une
grosse farce de derrière les fagots avec des paysans qui foutent le
bordel, mais ausi des oiseaux qui parlent et veulent se libérer du joug
des humains, un bouseux qui lévite et un évêque absurde qui semble
avoir été relégué dans cette région reculée pour ne plus qu'on entende
parler de lui, sans oublier un facteur qui aperdu sa casquette. Un bon
nanar!!! Un must!!
"A première vue, rien d'alléchant dans les dessins noir et blanc de
Vanoli, où tout est de travers, tordu comme les nez tire-bouchonnés des
héros, ou carrément boiteux, à l'instar de leurs corps déguingandés et
mous. Le trait violemment expressionniste, les personnages aux
improbables tronches défigurées créent ainsi un écho puissant aux
distorsions narratives de ces histoires. Ici, rien n'est unifié ou
policé, ni le dessin ni le ton, tour à tour burlesque ou poétique,
passant sans embarras d'une histoire d'amour à un problème quasi
métaphysique de caca. Le trivial, le sublime et le laid ont leur place,
et leur voisinage crée une impression de bordel généralisé dans un
univers abandonné par la cohérence, le sens et la tranquille normalité.
Mais au milieu de ce vaste n'importe-quoi, à l'intérieur de ces cases
surchargées, un vide se fait sentir, et c'est précisement ce thème de
l'absence qui donne malgré tout, à travers un jeu de résonance d'une
histoire à l'autre, une unité à cet univers bancal. Chaque personnage
est engagé dans une quête. Pour l'un, il s'agit de retrouver un paradis
ancestral, pour un autre une part d'humanité, pour un troisième
l'amour, et cette recherche, ils la mènent avec la fragilité et
l'innocence des monstres. A la fois récit réaliste, fable, conte
poétique et farce, cet album entremêle savamment les histoires et, loin
de se perdre dans une atomisation du récit, fédère ces différences,
rendant caduques les notions de beau et de convenable pour créer un
univers envoûtant"
Titiou Lecoq dans les Inrockuptibles 592, avril 2007
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