| Récit
paru à l’origine dans LAPIN n°5. A l’époque, je suis muté pendant un an
à Lyon où je débute ma carrière d'enseignant en collège.
Je m’inspire du décor urbain du quartier de la Croix-Rousse où
j’habite et, côté dessin, c’est un mélange de DUBUFFET et
d’expressionnisme. Le livre raconte l’histoire d’un illuminé qui
cherche la Vérité dans la vie de tous les jours. Se cache-t-elle au
détour d’une phrase, d’une rue un jour de marché, au fond d’un
placard ? Une sorte de Capitaine Achab.
« Vanoli
nous propose ici un monde étonnant dont l’écho résonne particulièrement
bien à l’heure de l’ultra surveillance que nous subissons en France. Le
personnage de Fernand est réellement intéressant, ce qu’on prend pour
de la dureté n’est en fait qu’une façon quasi militaire d’obéir à ce
que lui dicte sa foi. La Vérité avec un grand V, comme c’est écrit sur
son espèce de vêtement de jute sombre façon moine, c’est son sacerdoce,
une obstination et une sinécure. Sans en donner l’apparence, la
descente aux enfers que Fernand va connaître nous propose une réflexion
sur la justice (et la manière dont elle est rendue, les critères sur
lesquelles elle s’applique) et sur la Vérité (La Vérité contre les
vérités…). Rien de révolutionnaire toutefois mais c’est un des nombreux
aspects très sympas de cette BD. A ce titre la fin de l’histoire est
particulièrement symbolique, simple mais efficace.
Le dessin de Vanoli est toujours aussi à part, tourmenté à l’extrême,
proche d’une certaine forme allemande de l’expressionnisme et il faut
aimer, en ce qui me concerne c’est le cas. Un auteur qui mérite
vraiment d’être découvert. »
posté par JBT900 sur bdtheque.com en 2003 |
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